La part attribuable au tabagisme dans la survenue des cancers broncho-pulmonaires est significative. Toutefois, ce facteur prépondérant ne doit pas occulter ceux liés à une exposition à d’autres facteurs de risque, notamment professionnels. Dans ce présent travail, notre but était de repérer les expositions professionnelles à l’origine des cancers broncho-pulmonaires.
Étude menée auprès de 70 sujets atteints d’un cancer broncho-pulmonaire suivis dans une consultation de pneumologie. Les données relatives aux caractéristiques socioprofessionnelles et aux produits manipulés étaient recueillies.
Parmi 70 patients inclus, 95 % étaient de sexe masculin. L’âge moyen était de 57ans. Le type histologique d’adénocarcinome pulmonaire stade IV était trouvé dans 40 % des cas. Les patients occupaient notamment les professions d’ouvriers du bâtiment et des travaux publiques (26 %) et d’agriculteur (21 %). L’enquête professionnelle nous a permis de déterminer les principales substances cancérigènes et les regrouper selon la classification du CIRC. Les principaux agents classés CIRC I étaient la silice cristalline (26 %), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (20 %), l’arsenic (15 %), le caoutchouc (12 %), l’amiante (9 %) et les dérivés du nickel (6 %). Les agents classés CIRC II étaient les poussières de bois (5 %), la friture à haute température (4 %) et les fumées diesel (25 %). Un seul cas de cancer était déclaré au titre de maladie professionnelle, témoignant de la sous-estimation de l’origine professionnelle de la pathologie. En effet, la profession étant rarement évoquée dans les dossiers médicaux.
L’imputabilité des cancers à l’origine professionnelle est loin d’être négligeable. Elle contraste avec une sous déclaration en maladies professionnelles. Pallier cette insuffisance, c’est instaurer une politique plus efficace de repérage des expositions professionnelles aux cancérogènes.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.